Le Festival
Créé en janvier 2001, le Festival au désert se tient chaque année dans la région de Tombouctou, normalement à Essakane, à deux heures de piste de la ville de Tombouctou; plus récemment aux portes de la ville de Tombouctou. Il est co-organisé par les Associations AITMA, EFES et Essakane Production.
Ce festival se greffe sur de grandes fêtes traditionnelles touaregs telles que Takoubelt à Kidal et Temakannit à Tombouctou, qui constituèrent longtemps un lieu de concertations et d'échanges entre les communautés. A l'origine on y voyait les différentes formes de chants et danses touaregs, de la poésie, des courses de chameaux, des jeux.
Aujourd'hui le Festival s'ouvre vers l'extérieur et accueille des artistes venus d'autres régions du Mali, d'Afrique mais aussi d'Europe et du reste du monde.
Trois jours durant une trentaine de formations sont invitées des quatre coins du Monde à venir présenter leur art.
Ainsi, à travers l'intérêt médiatique qu'il suscite et la logistique qu'il mobilise, il entre dans la catégorie des grands festivals modernes tout en gardant ses aspects traditionnels.
"It's one of the few honest things I have been part of in a long, long time.
It's amazing to play out in the sand. There are no doors, no gates and no money.
It reminded me of why I sang in the first place. It's not commercialized."
Robert Plant (Rolling Stone/March 6, 2003)
De longue tradition, les Touareg , habitants nomades du sud Sahara se retrouvent pour des rencontres annuelles appelées Takoubelt dans la région de Kidal ou Temakannit dans celle de Tombouctou, qui leur permettaient de se retrouver ( après la saison de nomadisme), se divertir, résoudre des conflits entre personnes ou groupes et d'échanger sur les grandes questions du moment. C'est sur ces rencontres que s'est greffé le « Festival au Désert ».
« Le Festival au Désert » sous sa forme actuelle est né en janvier 2001, à l'aube du troisième millénaire suite à une rencontre entre des Touaregs du Mali et des musiciens européens.
L'organisation du Festival sous ce concept combinant modernité et tradition est suscitée par un fort désir de s'ouvrir au monde extérieur, tout en préservant les cultures et traditions du désert, d'être écoutés puis reconnus, pour les uns, et de découvrir le désert pour les autres à travers les valeurs d' hospitalité et de tolérance de ses habitants.
. Il était itinérant au départ, les deux premières éditions ont eu lieu à Tin Essako en 2001et Tessalit en 2002 dans la région de Kidal ( Nord-Est du Mali) . En 2003, l’augmentation conséquente du public contraint l’organisation à adapter les besoins logistiques. Le festival cesse d’être itinérant et se sédentarise dans la région de Tombouctou, à Essakane. Une scène, des sanitaires, deux forages seront aménagés successivement, des installations durables pouvant être exploitées dans le cadre de la promotion du tourisme.
Le festival offre un cadre à la célébration de la « flamme de la paix », nom qui a été donné à la cérémonie au cours de laquelle plus de 3000 armes ont été brulées ( et transformées en monument) en 1996 à Tombouctou mettant de façon solennelle fin à la rébellion qui a endeuillée pendant des années le nord du Mali. Cet acte constitue encore à ce jour un exemple de gestion des conflits dont on s'inspire partout à travers le monde. La place majeure prise par la culture dans les économies occidentales, préfigure celle qu'elle aura dans quelques années dans celles du sud. Le Festival au Désert voudrait ainsi être un facteur de création d'emplois de proximité, de développement local mais aussi de rapprochement entre les peuples de la terre.